Un poil de culture gé !

Il faut remonter à plus de 7 mille ans en arrière pour trouver les premières traces du métier de barbier. Des reliques de rasoirs datant de 3 500 av. J.-C. ont été découvertes dans des tombes de l’Égypte ancienne. Des papyrus et des gravures trouvés dans d’anciens monuments montrent des barbiers utilisant des rasoirs lors de rites superstitieux. Ces rites religieux prenaient place tous les trois jours, faisant du travail du barbier un métier respecté. 

L’apparence physique – en particulier la manière dont les hommes étaient coiffés et rasés – a longtemps été le plus évident signe d’appartenance aux diverses cultures, divers milieux et même à certaines charges.

Le métier de barbier a traversé de longs siècles et de vastes étendues. Nous voilà en 1096 à Rouen : l’évêque de la ville interdit aux prêtres de pratiquer la chirurgie. Des barbiers y voient une occasion de diversifier leurs activités. Ils se font appeler les barbiers-chirurgiens et forment le premier syndicat dans cette ville. La profession se généralise ensuite en France puis en Angleterre. Les barbiers sont aussi chirurgiens et dentistes. Cela durera jusqu’à la fin du  17éme siècle. Au début du 18éme siècle naît la corporation des Barbiers Perruquiers, l’une des plus riches corporations de France…

En 1880, Auguste Bain dépose en France le brevet du « rasoir mécanique » qui remplace alors le coupe-chou. Le rasoir à lames jetables est breveté en 1904 par l’Américain King Camp Gillette qui travaillait à l’idée depuis 1895. Les rasoirs de la compagnie Gillette Safety Razor sont utilisés par l’armée américaine lors de la Première Guerre mondiale pour couper la barbe qui nuit au port du masque à gaz. Le premier rasoir électrique date de 19281, inventé par Jacob Schick. Il sera imité par le Hollandais Philips qui propose un modèle avec des lames rotatives.

Le métier de barbier prend du plomb dans l’aile. Des progrès sont fait chaque jour dans l’élaboration de rasoirs mécaniques et électriques : une lame, puis deux puis trois, rasoirs à piles, rasoirs rechargeables, têtes rotatives, marques françaises, américaines, japonaises, chinoises… Et le métier de barbier s’étiole de plus en plus.

 

Barber is back !

C’est tout récemment que le métier de barbier reprend de sa superbe – Et avec quelle force ! Plusieurs courants sont à l’origine de ce revirement. Il y a le temps que les hommes veulent aujourd’hui prendre pour eux, pour leur confort et leur bien-être. Il y a le désir de partager ce temps : il faut passer un peu de temps dans un salon pour hommes pour ressentir la chaleur propre à ces endroits – endroits d’habitudes, de soins, de partages. Le retour à l’artisanat. Et bien sûr la mode de la barbe – une mode qui n’est certainement pas en risque de disparaître car elle est intimement liée à notre façon de vivre : Nous sommes de moins en moins nombreux à nous raser tous les matins. Et plus en plus nombreux à voir avec surprise nos pères sauter un rasage de près puis deux, et se laisser pousser une barbe de trois jours puis une vraie barbe…

Le port de la barbe n’est pas cantonné à un style, un milieu ou même une tranche d’âge. Beaucoup sont rasés de près pendant des années puis se mettent à porter la barbe par paresse, par envie de changer, parce que l’été est fini…

En France en 2018, 78% des moins de 35 ans et 92% des 25-34 ans arborent une barbe. Les plus de 35 ans privilégient encore le rasage de près mais seulement à 53%. Le chiffre grimpe à 60% pour les plus de 50 ans.

Et c’est tout naturellement que le salon de coiffure du coin de la rue commence à proposer un service de taille de barbe, que de nouveaux barbershops poussent comme des champignons, que des cours (en option !) d’entretien pilo-facial apparaissent dans les CAP et BP…

Il faut pourtant un peu plus qu’un simple ajout de la ligne “Taille de Barbe – 16 Euros” à sa vitrine pour être barbier. Il faut aussi plus qu’une formation de quelques jours pour pouvoir proposer entretiens et tailles de barbe et rasages à l’ancienne. Enfin, si le métier a le vent en poupe, il faudra plus qu’accrocher une enseigne de barbier à votre devanture pour faire de votre salon un succès !

 

Comment bien surfer cette belle vague ?

Les surfeurs le savent, une belle et puissante vague est plus dure à prendre qu’une vague ordinaire et moins attrayante.

Bien que la tendance soit claire et que la diversité de ses origines la rende stable, il serait dangereux de penser que l’on peut en tirer profit de n’importe quelle manière. Peut-on être barbier sans être coiffeur ? Peut-on pratiquer ce beau métier dans n’importe quel environnement (ambiance du salon, clientèle, quartier) ? Quelles formations, Quels tarifs, quelles prestations, quels temps, quels produits, quelle clientèle, quels concurrents, quels partenaires, quels coûts…

Le métier a le vent en poupe – Souhaitons qu’il en soit de même pour  votre carrière et/ou votre Salon !

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